é123 cartes – quelles sont les possibilités que vous ne connaissez pas encore?

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https://youtu.be/S6ipM4CwD1o

(Cloche et souffle) 

J’essaie parfois de dessiner, sur une feuille blanche, comme celle-ci, la situation dans laquelle je pense que l’humanité se trouve, en ce moment, face à la crise écologique…

Cela m’aide, entre autres, à mieux comprendre et à me confronter à la réalité. 

J’ai décidé de partager cet exercice avec vous, les auditeurs du balado conscient, au cas où vous auriez des pensées similaires. 

Je commencerai à gauche avec atténuation. L’atténuation consiste à réduire la gravité ou la pénibilité d’une activité. Malheureusement, dans ce cas, nous atténuons notre propre autodestruction. 

Vient ensuite mon 2e élément, l’adaptation, c’est-à-dire la modification de notre comportement qui nous rend plus résistants. En d’autres termes, il s’agit de s’adapter aux désastres et aux catastrophes comme s’il s’agissait de la nouvelle réalité, de la nouvelle normalité.

Je vais maintenant tracer une ligne verticale, que j’appelle la ligne de basculement. C’est-à-dire le moment où des changements irréversibles se produisent. Par exemple, un basculement vers un point de non-retour. Certains vont dire que nous y sommes déjà, d’autres que nous sommes très proches mais pour moi l’élément de basculement est un élément important parce qu’on est à la veille de cet élément.

À droite de la ligne du point de basculement, le 4e élément de ma carte, se trouve la survie, qui consiste à continuer à vivre malgré des circonstances extrêmement difficiles. Connaissez-vous peut-être la dernière scène du film Thelma and Louise, lorsqu’ils conduisent leur voiture du haut d’une falaise et que la voiture tombe. Je pense que l’humanité est un peu comme ça, en chute libre, et que certains d’entre nous vont peut être survivre. 

Le dernier élément de ma carte est le rétablissement, c’est un peu plus positif. C’est une sorte de retour à un état normal et sain. C’est là qu’on retrouve les connaissances et les compétences nécessaires pour rebâtir notre monde. Aussi des nouvelles connaissances afin de vivre en harmonie avec tous les êtres vivants sur terre. Il est ironique et tragique de constater que nous avons en ce moment la capacité de le faire, mais que nous avons choisi de ne pas le faire.

Alors, cinq éléments figurent sur ma carte : atténuation, adaptation, ligne de basculement, survie et rétablissement. Le problème, mon problème, est que je me trompe. La carte ne fonctionne pas. 

La vérité, c’est que je ne sais pas. 

Il y a tellement de possibilités et de dimensions que je ne suis pas encore capable de concevoir ou de comprendre et pourtant, parfois, d’une manière ou d’une autre, je peux les sentir.

Je vais donc arrêter de dessiner des cartes et de spéculer avec des pensées et des idées, Je vais plutôt écouter l’intelligence de mon corps. L’intelligence aussi des êtres non humains qui m’entourent, et aussi, d’autres formes de savoir et d’être en émergence, et voir où cela m’emmène. 

Merci de votre écoute.

Ah, une question pour vous…

Quelles sont les possibilités que vous ne connaissez pas encore ?

*

Cet épisode est un peu brut. J’ai écrit le texte d’un seul jet et je l’ai enregistré immédiatement avant de trop l’éditer. 

Je laisse à vous le soin de déterminer où se situe son propre point de récupération : avant ou après la ligne de basculement…

Je suis reconnaissant et responsable de la terre et du travail humain qui m’ont offert le privilège de produire cet épisode (y compris tous les matériaux toxiques et les processus d’extraction à l’origine des ordinateurs, des enregistreurs, des transports et des infrastructures qui rendent ce balado possible).

Mon geste de réciprocité pour cet épisode est un don à la Deep Adaptation Forum.


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Commentaire sur « “é123 cartes – quelles sont les possibilités que vous ne connaissez pas encore?” »

  1. Avatar de Claude Schryer
    Claude Schryer

    Note : Le 7 juin 2023 JEAN-MARC LAMOUREUX a placé ce commentaire sur la version anglaise de cet épisode (e123 maps). Ci-dessous est son commentaire et ma réplique. Claude

    Jean-Marc Lamoureux:

    En ce qui concerne les possibilités inconnues pour l’humanité, il est important de reconnaître que notre connaissance et notre compréhension du monde sont limitées. Il y a des domaines de la science, de la technologie, de la philosophie et de l’exploration qui restent largement inexplorés. De nouvelles découvertes, des innovations et des percées sont possibles dans ces domaines et pourraient ouvrir de nouvelles possibilités insoupçonnées.
    Il est également important de noter que l’avenir est incertain et qu’il est difficile de prédire avec précision ce qui se produira. Les progrès technologiques, les changements sociaux et politiques, ainsi que les événements inattendus peuvent tous façonner l’avenir de l’humanité de manière inattendue.

    Pour faire face à l’incertitude de l’avenir et aux défis de la crise écologique, il est crucial de cultiver une approche ouverte, inclusive et collaborative. Il est important d’encourager la recherche, l’innovation et l’exploration dans tous les domaines pertinents, ainsi que de promouvoir la durabilité, la conservation de l’environnement et la justice sociale.

    Nous devons également reconnaître que l’avenir de l’humanité est étroitement lié à notre relation avec la Terre et avec les autres êtres vivants qui la peuplent. Il est essentiel de prendre soin de notre planète et de vivre en harmonie avec la nature.

    En résumé, les possibilités inconnues pour l’humanité sont vastes et complexes. En adoptant une approche ouverte, curieuse et responsable, nous pouvons espérer découvrir de nouvelles voies et solutions pour faire face à la crise écologique et façonner un avenir meilleur pour tous.

    Merci de votre attention et de votre réflexion profonde sur ces questions importantes.

    Ma réplique :

    Merci Jean-Marc

    Je suis d’accord pour dire qu’il faut garder une attitude positive et qu’il y a beaucoup de choses que nous ne savons pas. Je cite l’écrivain Rebecca Solnit, tiré de l’épisode 20, dans Hope is an embrace of the unknown: Rebecca Solnit on living in dark times, que ‘l’espoir se situe dans les prémisses que nous ne savons pas ce qui va se passer et que dans l’espace de l’incertitude il y a de la place pour agir’.

    Mon propos dans é123 cartes était d’exprimer mon propre stress (ma détresse ?) quant à la situation actuelle et à la direction que nous pourrions prendre, mais vous avez raison de dire que ‘les progrès technologiques, les changements sociaux et politiques, ainsi que les événements inattendus peuvent tous façonner l’avenir de l’humanité de manière inattendue’.
    Ce qui me préoccupe, c’est notre profonde déconnexion (dans le monde occidental) avec la nature, qui est à l’œuvre depuis des siècles et qui est en train de nous tuer tous.

    Il faut donc repenser nos valeurs et nos relations fondamentales. Le professeur Frank Tester l’a exprimé de la manière suivante la semaine dernière ici à Vancouver (extrait de mon blogue de juin) lors d’une conférence sur la crise du climat et de la nature au Peter Wall Institute for Advanced Learning de l’université de Colombie britannique :

    • Toutes nos relations sont un gros problème
    • Le changement climatique est un problème social et culturel dont la source est la surconsommation.
    • Nous devons repenser la manière dont nous donnons un sens à notre vie.
    • La justice sociale et l’équité sont au cœur de ces questions
    • Les universités font partie du problème
    • Notre avenir est sombre si nous ne changeons pas rapidement et radicalement.
    • Les arts ont un rôle essentiel à jouer.

    Je mentionne dans ce même blogue que :

    • Partout où je vais, j’entends des discours comme celui du Dr. Tester : changement radical ou mort. On ne peut que conclure que puisque nous ne changeons pas (assez vite), nous allons mourir (en tant qu’espèce).

    Donc, Jean-Marc, je ne pense pas que la quantité d’innovation sera utile si elle est construite sur un modèle autodestructeur (capitalisme extractif, croissance sans fin, déni de la relation à la nature, etc.). Il est certain que le catastrophisme n’aide pas, mais l’espoir naïf non plus.

    Je termine mon blog par cette réflexion :

    • Je me suis souvenu aujourd’hui de l’enseignement du collectif Gesturing Towards Decolonial Futures sur le fait de marcher sur la corde raide entre l’espoir désespéré et le désespoir irréfléchi. La ligne est fine… mais je pense avoir échoué et que je suis tombée dans l’écueil du désespoir, mais avec, pour l’instant, une certaine réflexion.

    Là où il y a une lueur d’espoir, – une fine pellicule d’argent – c’est dans ce que vous décrivez à juste titre comme ‘en adoptant une approche ouverte, curieuse et responsable, nous pouvons espérer découvrir de nouvelles voies et solutions pour faire face à la crise écologique et façonner un avenir meilleur pour tous.’

    La question que je me pose est de savoir où placer son énergie pour y parvenir ou au moins pour mourir dans la dignité, comme l’ont fait d’autres espèces sur terre lorsqu’elles ont été confrontées à l’extinction.

    Merci encore pour votre contribution. Elle est très appréciée.